La Polyglot Conference fait étape à Thessalonique, Grèce, pour son édition 2016. Assimil est sponsor de cette grand-messe qui attire chaque année davantage de polyglottes du monde entier. Dans cet entretien, Richard Simcott, le créateur et l’organisateur de la Polyglot Conference (avec son compère Alex Rawlings), explique pourquoi cette édition sera unique en son genre.

Assimil: Avant d’évoquer la prochaine Polyglot Conference, faisons un retour en arrière. Quel est le bilan de la Conference 2015 à New York ?
Richard Simcott: New York a changé la donne pour nous. Ellen Jovin s’est révélée une excellente partenaire et ensemble, nous avons attiré bon nombre de sociétés et des noms importants du monde de l’apprentissage des langues. Nous avons eu une infrastructure de premier ordre à Manhattan, qui nous a permis d’obtenir un rendu très professionnel. Nous avons également enregistré une participation record : plus de 450 personnes ont assisté à la conférence ! New York a permis d’accueillir des  noms connus, comme David J. Peterson, le créateur du Dothraki pour Game Of Thrones. Ce succès américain nous a donné une base importante pour bâtir les futures Conferences et avancer avec un événement solide, afin de continuer à attirer des intervenants de grande qualité, des sponsors et des partenaires.

A: Pourquoi avoir choisi Thessalonique pour la Conference de cette année ?
R.S.: Chaque année nous avons besoin d’une attache pour la Polyglot Conference. Nous devons relier l’endroit qui nous accueille aux langues, et nous donner ainsi quelque chose à célébrer. Thessalonique est une grande ville grecque, avec une très belle salle pour nous accueillir et le littoral, mais elle a aussi un passé linguistique très diversifié. Le ladino était un parler très commun à Thessalonique après l’expulsion des Juifs d’Espagne. Il y a aussi bon nombre d’autres langues parlées dans la ville par différentes minorités. Cette année, nous aimerions leur rendre hommage en totalité. Et, plus que tout encore, le mot « polyglotte » est d’origine grecque, donc nous allons le ramener à ses racines et nous émerveiller de la langue grecque.

A: Parle-moi de l’insoluble problème de la langue utilisée pour les interventions. Qu’est-ce qui est prévu cette année ?
R.S.: Notre but est d’associer les gens aux interventions le plus possible, donc souvent les langues majeures, et plus particulièrement l’anglais, sont représentées. naturellement, nous sommes heureux d’avoir des présentations dans d’autres langues. Cette année nous entendrons du ladino, du français, de l’allemand ; j’espère que nous aurons aussi du grec et quelques notions d’autres langues sur scène également.
Ce qu’il y a de bien à la Conference, c’est que les participants arborent les langues qu’ils parlent sur leurs badges, donc autour des salles et en dehors nous pouvons parler toutes les langues que nous connaissons !

A: Quel genre d’ingrédients nouveaux peut-on attendre à la Conference à Thessalonique ?
R.S.: Cette année, nous sommes très heureux d’offrir le vrai goût de la Grèce à la communauté polyglotte avec une cérémonie d’ouverture dès le vendredi 28 octobre. On y accueillera les participants en musique. Il y aura davantage de stands pendant la Conference et ainsi nous permettrons aux participants de dénicher quelques raretés ou méthodes difficiles à trouver. Le lieu dans lequel se tient la Conference (le Megaro Moussikis Thessalonikis) nous permet d’avoir des points de vente vraiment uniques cette année. Il n’est pas si fréquent de pouvoir bénéficier d’une vue sur la mer et de pouvoir marcher des salles de conférence au centre-ville tout en longeant la côte. Nous sommes très contents également de présenter l' »italki lounge » : les conférenciers pourront s’y détendre et pratiquer des langues.

A: Toutes les interventions n’ont pas encore été confirmées, mais que peux-tu dire du programme à date ?
R.S.: Nous serons bientôt en mesure de confirmer toutes les participations. Alex et moi-même avons travaillé dur pour étudier toutes les nombreuses propositions qui nous ont été faites. Nous sommes très excités par le programme que nous avons conçu à Thessalonique cette année. C’est un événement qui promet d’être vraiment intéressant, participatif et fécond.

A: Ma dernière question est une question plus personnelle au sujet du Brexit. Que penses-tu du résultat du vote ?
R.S.: Je suis déçu que le Royaume-Uni ait décidé de quitter l’Union Européenne. Personnellement, ce n’est pas cela qui empêchera mon sentiment de faire partie intégrante de l’Europe. Après tout, je vis dans les Balkans et je parle de nombreuses langues du continent. Je suis heureux d’avoir grandi comme un citoyen européen et ce vote ne pourra pas m’enlever cela.

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